Anarkhia, ce terme issu du Grec ancien et du latin médiéval « anarchia », illustre l’idée d’une collaboration artistique anarchique, c’est a dire inventive, libre d’esprit, dans l’échange et l’égalité, ordonnée et sans autorité. Telle la fleur de lotus, magnifique qui pousse dans la boue, l’homme ne peut réellement s’accomplir qu’avec une appartenance évidente a la nature,la terre et l’univers.

Après douze années de « Narayan » partagées avec la photographe Emmanuelle Freget au bord de la rivière sauvage de la Vis dans les Cévennes, j’eus la nécessité de troquer ma toile contre la peau d’amis artistes qui voulaient bien se prêter au jeu. Avec la complicité des photographes Jean-François Chaubet et Jacques Boquet l’aventure Anarkhia commença.

« Anarkhia » illustre cette nécessité de nous reconnaître simplement comme un seul peuple , les « terriens du tout » et rejoindre les diverses sortes de rituels (utilisant l’argile) existant encore dans le monde. Donner naissance a un tableau,une sculpture mouvante,un être nouveau, éphémère,
donner a voir la beauté ! Voila ma quête.

Grâce a l’argile, les pigments de couleurs, le sable, les cendres, les éclairages, les mouvements, la métamorphose s’opère. La joie sublime l’instant.
Le photographe et la peintre partagent avec le modèle, cette célébration de la vie.
L’eau lors de son passage rafle la matière, l’œuvre quitte ce corps qui est l’ habitacle de l’âme créatrice et lui rend sa nouvelle peau.
Les photographies sont un nouveau regard sur l’évènement contemporain. Grâce a elles, une trace de cet art des terriens depuis toujours peut se partager.

Anne BATAÏ, en septembre 2024